Davy TISSOT

Issu d’une famille d’immigrés, Davy Tissot a grandi aux Minguettes à Lyon aux côtés de sa grand-mère avec ses oncles et tantes. « Ma grand-mère était sicilienne et se levait à 4h du matin pour donner à ses plats le temps de mijoter. Tout notre immeuble pouvait sentir les odeurs et tout se partageait, même avec les voisins. »

Ses passions ? Le sport et l’ébénisterie. Un parcours scolaire dans lequel il ne s’est jamais épanoui l’amène à suivre la voie du sport qu’il doit abandonner suite à une blessure. Mais le goût du challenge est né. « Je cherchais à atteindre un objectif et l’excellence quel que soit le domaine. » Ce sera la cuisine, l’objectif celui de devenir Meilleur Ouvrier de France.

Après avoir fait des demandes d’apprentissage chez des chefs où il n’aura que des refus, il est inscrit à 13 ans à l’école hôtelière de Vénissieux. Ses premiers pas dans le métier l’amènent

chez le traiteur Meilleur Ouvrier de France Jean-Paul Pignol. « Au début, c’était la punition. On m’y envoyait travailler tous les week-ends, au vu de mes résultats scolaires. Mais petit à petit, j’ai découvert un métier mêlant rigueur, discipline et créativité qui m’offrait une opportunité de canaliser mon énergie, d’apprendre à me concentrer et à me dépasser. »

Ensuite, tout a été une histoire de rencontres… Les premières mains tendues sont celles de Monsieur Paul. « C’est lui qui m’a donée la passion du métier. » En 1991, il occupe un poste de commis au sein de l’Auberge de Collonges où il découvre le monde de la restauration, auprès du chef Roger Jaloux.

Puis l’expérience s’étoffera auprès de Jacques Maximin, Régis Marcon, Jean Brouilly, Philippe Gauvreau. Animé par l’esprit de compétition, Davy est féru de concours auxquels il finit toujours à la deuxième ou troisième place. Davy Tissot se lance alors dans la conquête du Graal. Encadré par le chef Roger Jaloux, il s’entraîne sans relâche. En 2004, il remporte le titre de Meilleur Ouvrier de France !

« Au début, je ne voulais pas être chef mais MOF. » Objectif atteint. La même année, Davy devient chef des Terrasses de Lyon, le restaurant de l’hôtel***** La Villa Florentine où il obtiendra une étoile au guide Michelin en 2005.

En 2016, Dominique Giraudier, directeur de l’Institut Paul Bocuse lui propose un rôle éducatif et pédagogique ; il devient chef du restaurant Saisons auquel il apportera une étoile Michelin en 2020. « Saisons devient le premier restaurant d’application étoilé en France et j’en suis extrêmement fier pour toutes les équipes. »

Sa cuisine ? « C’est le plaisir et l’émotion qu’elle procure aux gens qui m’intéresse. Je suis sensible à l’humain, au partage et je ne pourrais pas cuisiner pour une personne que je n’aime pas. »

« Je suis animé avant tout par le désir de créer un souvenir, une émotion gustative et/ou visuelle. » Fort d’un solide bagage technique, le chef Davy Tissot invite au voyage avec pour seule limite, le Bon et le Beau. Curieux, il est toujours à l’affût de nouvelles approches et se remet en question constamment pour trouver l’équilibre parfait sur chaque plat créé.

« Le concours du Bocuse d’Or est plus qu’une compétition. C’est une aventure humaine et collective. C’est notre complémentarité qui a fait notre force. On ne gagne jamais seul. »

Bocuse Or

Les plats du podium

Box take away sur le thème de la tomate

Paleron tout entier d’un bœuf charolais AOP, jus braisé, infusé aux graines de moutarde et fleurs d’ail des ours fermentées.

Sur le même podium

en 2021